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Première randonnée équestre en Roumanie

Un voyage entrepris par 4 Belges : Amélie,Sandra, Michael et Moi Ann
3 Roumains très sympathiques : Mugur, Addi et Sedi
et 6 chevaux d'exception : Doïna, Jelu, Sury, Voicu, Soimu et Stella (celle qui tirait la charette)

Avec la praticipation d' Alin, monsieur Nelu, madame Nela et toutes les personnes formidables que nous avons rencontrées là-bas

sans oublier Assir et Fronsy les 2 drathaars de Mugur

Mercredi 19 mai 2004 Rendez-vous chez Amélie

Il est 18h30 quand j’arrive devant la porte d’Amélie. Comme par hasard c’est moi la première à être là (faut toujours que je sois à l’avance partout), Amélie arrose ses plantes pendant que Romain s’amuse à tuer la « bête sauvage » (plaque de boue séchée) au lancé du couteau.

Le soleil est présent mais nous savons déjà que le beau temps ne va pas continuer et les prévisions de Nicolas s’avèreront assez juste à une exception près (c’est qu’on aura même de la neige). En attendant les autres, Romain nous propose sa nouvelle spécialité, les toasts aux orties… vraiment pas mauvais, ça me met déjà dans le bain pour la suite où je m’attendais à bouffer de l’herbe pendant 10 jours avec nos amis végétariens.

< (Voici Amélie l'instiguatrice de cette folle aventure)

 

 

Amélie reçoit un coup de téléphone de Michael, qui déjà nous annonce qu’il sera en retard car sa voiture a quelques petits problèmes. D’un œil craintif je regarde la voiture qui doit nous emmener en Roumanie, une Volvo break qui à côté de ma Peugeot passe pour un véritable char d’assaut. J’ai beaucoup de mal à me dire que je vais savoir conduire cette chose et pourtant.

C’est Sandra qui arrive la deuxième et avec elle la deuxième tournée de toast aux orties que nous partageons avec Luc. Sandra à 31 ans mais je trouve qu’elle ne les fait pas trop.
( Voilà notre Sandra)

Le dernier à arriver … Michael une race à part, ça on l’aura remarqué dés le début mais le plus drôle reste à venir. Il est donc déjà temps de mettre les bagages dans la voiture, la grosse valise de Michael avec son énorme matelas au dessus de velours, mon sac et les sacs à dos de Sandra et Amélie. Les 2 tentes d’Amélie et celle de Sandra et les sacs de couchage.
(et voici ce très cher Michael)

 

Voilà le temps des bisous est arrivé Amélie dit au revoir à ses enfants qui à mon avis se seraient bien cachés dans les bagages parce que la Roumanie, ils aiment beaucoup aussi. Moi, c’est à mon Furet que je dis au revoir, je suis vraiment très triste de ne pas avoir pu l’emmener avec moi, mais examens obligent et en plus je ne sais pas comment ses fesses auraient apprécié la chose, n’ayant jamais fait de tape cul sur le dos d’un cheval.

On est un peu surpris de voir Luc réparer le pare-brise à la dernière minute… à se demander si on ne va pas voir le pare-brise s’envoler tout seul alors qu’on est sur l’autoroute … mais bon … l’aventure c’est l’aventure.

Jeudi 20 Mai 2004

 

Me voilà au volant du char d'assaut, sur autoroute pas de problème, je ne suis pas pour autant très rassurée ça n’est vraiment pas la même chose que de conduire ma petite Peugeot… et ne me parlez pas de changer de vitesse c’est presque une mission impossible pour moi… Enfin me voilà près d’une région que je connais très bien pour y avoir vécu un an. À quelque kilomètre de là ma famille d’accueil autrichienne dort. C’est bien à côté de Linz que nous passons alors que le soleil commence à peine de se lever. C’est un levé du jour magnifique, j’avais un peu oublié les collines de la région de Linz, elles resplendissaient aux premières lueurs du jour je ne me rappelais pas que le paysage était si beau. C’est avec un pincement au cœur que je vois Linz disparaître derrière nous. J’aurais bien aimé en profiter pour dire bonjour à Liselotte, Helmut, Ursula, Fritz et Werner. Mais nous voilà déjà sur la route de Vienne, je distingue l’abbaye de Melk sous une couche de brume. Arrivé près de Vienne la voiture commence à Hoqueter, heureusement Amélie est éveillée pour me dire qu’il est temps de passer à l’essence vu que le réservoir de gaz est vide.

Le soleil tape de plus en plus fort, les lunettes de soleil sont nécessaires d’autant plus que le soleil se lève à l’est et que c’est justement la direction que nous prenons, on essaie de trouver une pompe LPG mais nous n’en trouverons pas avant notre arrivé en Hongrie. Avant la Hongrie on découvre un grand champ d’éolienne, immense, il y en a plus de 20.

En Hongrie c’est Michael qui prend le relais après un petit moment sur les autoroutes hongroises. On voit le paysage s’aplatir, plus une seule colline, l’horizon loin devant, la Hongrie est décidément plus plate que notre plat pays. Ce qui m’impressionne le plus c’est l’énorme quantité de coquelicots et autres fleurs sauvages qui bordent les champs le long des routes.

Après l’autoroute nous prenons une nationale où conduire devient un sport lorsqu’il s’agit de dépasser les voitures plus lentes au risque de se prendre la voiture qui vient en face. Je sais déjà que ce n’est certainement pas moi qui prendrais le volant (surtout de cette voiture là) tant que la route resterait comme ça… hors il n’y a plus que ce genre de route jusqu’à Cluj Napoca.

Nous nous arrêtons pour manger le long d’une route près d’une pompe à essence ou nous trouverons aussi du gaz. Il fait vraiment très beau, très chaud … on s’en doute ça ne va pas durer éternellement mais profitons du jour même !

Nous y voici aux portes de la Roumanie, et ce n’est d’ailleurs pas une mince affaire, la file est longue devant le poste de douane. Avec les bus qui dépassent cela aurait put durer encore longtemps si nous ne nous étions pas décidés à changer de file surtout que les bus sont arrêtés plus longtemps.

Bref nous y sommes dans cette Roumanie qui de prime abord ne paie pas de mine avec la première ville que nous traversons… les immeubles sont parfois presque en état de ruine, les maisons sont plutôt laides… c’est un bien pauvre miroir comparé aux trésors fabuleux des paysages vierges de la Roumanie qui nous attendent.

A peine avions nous passé la frontière que déjà nous dépassions plusieurs charrettes tirées par des chevaux, un retour en arrière qui me plait assez bien.

Vers 17h00 nous sommes déjà dans les environs de Cluj Napoca. C’est là que nous retrouvons notre futur guide et organisateur de ce voyage fabuleux, j’ai nommé Mugur, qui dés le premier abord me paraît vraiment très sympathique. Il parle très bien français, massif avec une belle barbe et des cheveux long tirés en arrière, le sourire amical aux lèvres, on ne peut attendre que du bon de ce genre de personnage !
Il nous mène d’abord chez Alin que Amélie connaît bien et dont j’ai déjà plusieurs fois entendu parler. Lui ne parlent que l’anglais, mais il parle peu et semble plus distant que Mugur qui lui, on le voit tout de suite, aime à parler et à communiquer son savoir.

Nous nous retrouvons alors dans une petite pizzeria de Cluj Napoca ou nous commandons 2 pizzas composées. Nous faisons là plus ample connaissance avec notre futur guide. On parle un peu politique vu que comme nous les Roumains s’apprêtent à voter.
(ici une photo de Mugur qui boit du bon thé gingembré à la mode Sandraienne)

 

Mugur nous montre ensuite le chemin vers un camping pourvu de petites cabanes avec 2 lits. Je me résigne à partager ma chambre avec Michael (je n’allais quand même pas planter ma tente dehors alors qu’un dernier lit confortable se présentait à moi avant la grande aventure).
(Voilà une de nos jolies petites cabannes)

 

Mugur reste encore un peu, le temps qu’on lui donne l’argent pour la rando et d’encore un peu parler (parler sans pouvoir s’arrêter est le défaut / qualité de Mugur au moins on ne s’ennuie pas avec lui il a toujours des choses intéressantes à dire même si parfois on ne voit pas toujours ou il veut en venir … mais bon le français n’est pas sa langue maternelle comme il aime à le répéter).

Mugur s’en va avec Amélie pour qu’elle puisse parler un peu avec Alin avant de partir en rando. Avant de dormir j’ai été visiter les toilettes et les douches apparemment les gens sont peu pudique dans le coin… les douches sont communes mais quand même pas mixte.

Vendredi 21 Mai 2004

Comme dans tout nouvel endroit même si j’ai bien dormi, je me suis réveillée assez tôt. J’ai attendu que le réveil de Michael sonne pour me lever vraiment et faire un petit wash wash.
Une fois prête j’ai frappé à la porte des deux filles. J’entends de faible murmure derrière la porte, Amélie et Sandra sorte à peine d’une bonne nuit de sommeil. Et espèrent que je ne suis pas de ces gens qui se lèvent tôt tous les jours, je verrais plus tard que finalement on se levait toutes presque toujours en même temps.

Le temps que tout le monde soit prêt il était déjà assez tard alors que nous avions donné rendez-vous à Mugur vers 10h/11h . Nous devions encore passer au centre ville pour changer des sous et acheter des cartes postales. Malheureusement aucune carte n’était vraiment jolie et envoyer une carte avant même de savoir si le voyage me plaira me paraissait un peu bête. J’ai quand même acheté des timbres en pensant repasser par-là le dernier jour.

Finalement nous avons retrouvé Mugur un peu à l’extérieur de la ville à l’emplacement de l’ancien manège qui a brûlé il y a peu. Mugur nous attendait tout cool à l’ombre d’un arbre. De là nous l’avons suivi en voiture dans un chemin cabossé, jusqu’au nouvel emplacement du manège, où on ne trouve encore qu’une caravane, un auvent, une table à feu, un porte selle et un box pour le cheval d’une personne qui fait des compétitions. C’est là que vivent monsieur Nelu et madame Nela dont la fonction est de s’occuper des chevaux de Mugur. Mugur lui habite un appartement à Cluj, mais ses chiens, des braques allemands à poil dur ou Draathaar nommé Assir et Fronsy, vivent sur l’emplacement du manège avec monsieur Nelou. A notre arrivée les chiens sont tout contents de retrouver Mugur.
(ici on peut admirer Fronsy)

Les chevaux sont déjà sellés, il y a 2 lippizzans, une jument noire, un hongre alezan clair et un Alezan foncé à crin noir. (Jelu, Sury, Doina, Voicu, Maustoso) un autre cheval au poil brun et noir mélangé est déjà harnaché pour le chariot (Soimu). Nous prenons le temps de prendre un petit brunch composé de pain, de viande, de fromage très salé, de concombre et de tomate avec un petit thé au fruit rouge.
Pendant ce temps le cheval enfermé dans le box trouve le moyen d’ouvrir seul sa porte et de s’enfuir. Il était assez délicat de l’y remettre… comme ce cheval sort très peu à cause des conditions posées par sa propriétaire qui ne veut pas qu’il se retrouve avec d’autres chevaux au risque de se blesser. Mais de voir ce pauvre cheval enfermé obligé de voir les autres en semi-liberté lui tourner autour, nous le plaignions beaucoup en ayant presque envie de le voir rester dehors… mais les conditions de la propriétaire prime… même si Mugur trouve aussi ces conditions mauvaises. Un cheval ne peut vivre constamment enfermé de cette façon… mais les ordres sont les ordres et ce cheval n’est pas à lui.
Avec les chevaux on a également fait la connaissance de quelques ânes et mûles qui appartiennent a un cirque et son mis au repos dans les prairies de Mugur.

C’est à Voicu qu’on me présente, ce petit cheval alezan m’a l’air sympathique, il est déjà une star, il paraît qu’il a déjà eu sa photo dans le magazine Playboy accompagné d’une jolie jeune fille…une vraie star quoi mon petit cheval… (on en a plusieurs fois reparlé d’ailleurs de cette séance de photo original). Amélie montait Sury, Michael était sur Jelu, alors que Sandra montait la jument dominante Doina et Mugur sur Maustoso avec sa selle Western.

Deux jeunes s’occupaient de mettre Soimu dans les brancards du chariot après que l’on ait chargé celui-ci de tous nos bagages et ensuite ils sont partis en avant (ce chariot fait un peu penser a ceux du Far-West en dehors du fait que la bâche est bleue). Et nous voilà donc lancé dans l’aventure, seul Michael porte sa bombe, je l’ai pourtant prise avec moi, mais cette rigidité autour de ma tête m’empêche de me sentir libre sur mon cheval, me coince, m’embête, bref je me contenterais d’une bonne casquette et d’une queue de cheval.

Aucune comparaison avec une promenade en Belgique, on marche parfois de front sur des prairies sans suivre véritablement de chemin, ces étendues sont immenses, le paysage magnifique et y faire un grand galop libre est un véritable plaisir qui se laisse savourer, de plus il faisait superbe, un petit vent empêchait la chaleur de nous faire transpirer et le soleil nous éclairait de tout son feu. J’ai failli perdre mon appareil photo dés le premier jour, je l’avais attaché à ma taille avec un lacet mais c’est le velcro qui n’a pas tenu, j’ai du donner mon appareil à Mugur pour être sûr de ne plus le perdre mais pour les autres jours il faudrait que je trouve un autre système.

Mais …c’était trop beau, il fallait bien qu’il y ait un petit kwak dans cette histoire et le kwak, c’était que la charrette ne suivait pas, Soimu tout suant avait l’air épuisé, il y avait un problème… mais ce n’était pas le poids des bagages car Soimu avait déjà tiré plus lourd que ça. Bref après un moment d’hésitation ou nous attendions Mugur en laissant brouter nos chevaux un peu plus haut que là où se trouvait la charrette, c’est sans trouver de solution, que nous nous somme résolu à laisser la charrette revenir au campement pendant que nous continuions la balade, car vu ces conditions nous devrions revenir au campement nous aussi pour trouver une solution au transport des baggages.

Après être passé par de magnifiques paysages de clairière et des petits bois de feuillus nous sommes retournés au campement et avons relâché nos chevaux.

Alors que Mugur multipliait les coups de téléphone pour obtenir un cheval plus résistant voir aussi un autre chariot, nous avons installé les tentes près de la rivière, Amélie et Sandra ont dormi sous la même tente mais alors que Michael prenait l’autre tente je me suis décidée à m’installer dans la toute petite tente qui résiste moins à la pluie mais bon, j’allais quand même pas dormir constamment dans la tente au côté de cet énergumène avec son matelas qui prend toute la tente…

On se retrouve déjà au repas du soir, en buvant du vin et la terrible Suika (alcool roumain) autour d’un plat de lentilles aromatisées à la menthe et au citron, ce qui n’est pas mauvais mais ne sera quand même jamais un de mes plats préférés. Puis nous sommes doucement aller nous coucher pendant que Mugur s’occupait d’arranger les bidons pour qu’on ait une charrette et un cheval de trait pour le lendemain.

Samedi 22 Mai 2004

Comme d’habitude je me suis réveillée assez tôt un peu avant que les chiens ne courent autour des tentes en faisant s’agiter les grelots qu’ils ont autour du cou. Mais ne voulant plus être la première du tas levée. J’ai préféré attendre un peu, tout d’abord en écrivant mon journal, puis en somnolant, j’ai entendu Michael se lever puis, je me suis levée quand Sandra sortait de la tente. En fait Amélie était déjà levée et avait déjà eu le temps de faire son Yoga.

 

Ils étaient déjà tous autour de la table entrain de boire une bonne tisane. Le déjeuné ressemblait a celui de la veille avec en plus une « crème de beurre » qui ressemble un peu à du fromage « vache qui rit ». Nous avons aussi eu la joie de déguster une délicieuse ratatouille de poivrons faite maison par madame Nela. Bref on n’a pas regretté d’être resté un jour en plus au camp.

Mugur a su recruter un autre cheval auprès d’un jeune gars de 18ans du nom de Sedi, son cheval a été acheté à des amis de Mugur et c’est comme ça qu’on a pu le contacter. Sedi, on l’apprendra plus tard et un Gitan son teint foncé le prouve. Il semblerait qu’il ait réussit à s’acheter sa jument de trait « Stella » Grâce à des sous qu’il a obtenu de son père qui travaille en Angleterre. Avec 300 Euros il s’est acheté un troupeau de chèvre qu’il a troqué contre un troupeau de moutons pour finalement s’acheter Stella. Mais il a encore quelques dettes.

Sedi est accompagné d’Addi qui est un ami de Mugur. Sedi est devenu un peu le Boy de service pour Mugur et Addi mais cela n’avait pas l’air d’ennuyer Sedi qui au final a passer un bon moment avec nous, j’en suis certaine.

Après avoir un peu mieux répartit les bagages dans le chariot et avoir redistribué les chevaux (désormais Mugur monte Sury, Amélie Jelu et Michael Soimu, pour moi et Sandra rien n’a changé). En attendant de partir, je suis restée un peu près de Voicu pour lui servir de chasse-mouches. C’est dingue comme ces petites bêtes peuvent s’amuser à embêter les chevaux.

Nous sommes donc enfin repartis en espérant que cette fois le chariot nous suivrait ce qu’il fit très bien ! C'est ce jour là je pense qu’en nous expliquant le galop en suspension Mugur c’est occupé de montrer à Michael ce qui est « Essentiel »…

Pendant notre parcours nous avons rencontré plusieurs bergers et leurs moutons ainsi que leurs chiens qui se demandaient si nous étions aussi des moutons…

on a poursuivit notre chemin dans les pleines en hauteur jusqu’à un moment ou nous avons trouvé une clairière propice pour s’arrêter, attacher les chevaux et les soulager de leur selle pendant qu’on sortait le pique-nique.
On a mangé plus ou moins la même chose, on a encore découvert un autre fromage, en tube, qui deviendra mon fromage de prédilection car mélangé à des herbes de Provence sur un bout de pain, c’est un véritable délice.

Le repas terminé on reste encore un peu Amélie et moi avons pris le temps de faire une petite sieste sur le Hamac de Mugur ( déposé à plat par terre à l’ombre d’un arbre ou bourdonnait les abeilles au travail. Sous le tissu du hamac je sentais les criquets bouger en se demandant ce qu’il se passait soudain au-dessus de leur tête qu’il ne sache sauter plus haut…

Après ce petit temps de silence nous reprenons nos chevaux, on redescend la vallée en s’arrêtant près d’une source pour faire boire nos chevaux. Voicu aime être le premier pour boire et quand les autres sont déjà là il fait tout pour les faire partir surtout quand Soimu est déjà occupé, là il n’hésite pas à lui faire comprendre qu’il faut lui laisser la place.

Un peu plus tard le vent commence à se lever de plus en plus fort au moment ou l’on traverse un village. On s’arrête un moment pour prendre les vestes dans le chariot, la poussière s’élève avec le vent et j’en ai plein les yeux. En sortant du village on voit un fil électrique qui passe au-dessus de la route qui fait des étincelles. On décide donc de passer en dessous à pied au côté du cheval. C’est là qu’on comprend que Michael a énormément de mal à descendre de cheval si celui-ci n’est pas complètement arrêté… au point de nous crier désespéré « Attendez-moi ».

Nous arrivons alors dans un bois alors qu’il commence à pleuvoir de plus en plus. Après un petit moment nous avons mis à pied à terre(sauf michael bien sûr) quand le temps commençait à se calmer et que nous n’avions plus qu’à éviter les gouttes tombées des arbres alors que le soleil apparaissait entre les branches. C’est toujours très bizarre de reprendre la marche après être resté longtemps en selle, on a l’impression de marcher comme un cow-boy tout courbaturé des jambes. Mugur ne tenait même plus son cheval qui suivait le groupe tout seule pendant que Mugur discutait avec Addi. Sury s’arrêtait pour brouter et revenait au petit trot dés qu’on s’éloignait trop. Enfin nous sommes arrivés à une intersection de 4 routes proche d’un village. Là se trouvait un berger de vaches et son chien. On voit que les chiens de berger sont généralement très peureux et ne s’approchent pas facilement des étrangers même si ceux-ci les intrigues.

Nous envoyons Michael aller chercher de l’eau à la source mais cela semble être une mission délicate pour lui après un long moment il revient avec une gourde à moitié pleine (ce qui nous fera bien rire quand plus tard lors de notre retour Mugur ne prendra que quelques secondes pour remplir 2 gourdes).

Nous remontons un peu pour nous diriger vers une petite place avec un banc où nous attendons le résultat des négociations entre Mugur et les bergers du coin.Nous obtenons la possibilité de planter nos tentes dans une prairie avec vue sur Cluj Napoca. Le berger nous invite à venir visiter sa bergerie pour nous montrer la fabrication de leur fromage. Mais à ce moment nous avons surtout envie d’installer nos tentes car le soleil commence déjà à se coucher. Le chevaux libérés de leur selle commence à se rouler dans la prairie.

Pendant que Mugur, Addi et Sedi nous construisent un préau attenant à la charrette, nous nous occupons de remonter du bois pour le feu. Ensuite on s’est installé autour du feu, emmitouflés dans tout ce que nous avons de plus chaud, nous n’avons plus trop l’impression qu’on est en mai, le froid commence à se montrer.

C’est une bonne petite soupe aux champignons en sac qui va nous réchauffer un peu avec une bonne tartine et un petit verre de vin. Après ils ont encore fait des petits pois mais je commençais à m’endormir alors j’ai préféré rentrer dans ma tente. La nuit fut moins douce que la précédente, les pieds froids brrr…la nuit sera ponctuée d’un énorme bruit venant de la charrette, il semblerait que Sedi aie fait un mauvais rêve … avec un ours ? (apparemment cet animal effraie quelque peu notre ami Sedi qui a bien peur de se retrouver en face. Les autres roumains au cours de ce voyage aimeront lui rappeler les légendes d’ours pour lui faire encore plus peur, nous on s’étonne qu’une personne ayant toujours habité dans la campagne s’effraie autant de ces légendes pour un citadin à la limite mais là… )

Dimanche 23 mai 2004

Me voilà réveillée tôt il fait plus ou moins beaux mais ça n’allait pas rester comme ça longtemps, la tente qui n’a qu’une seule paroi et pas d’auvent à un peu percé pendant la nuit mais sans dégât. j’ai pris le temps d’écrire un peu, j’entendais déjà Mugur parler avec Addi. Ils avaient déjà du donner à manger aux chevaux. J’ai enfilé mon pantalon d’équitation d’hiver avec par-dessus un pantalon K-way, il faudra bien ça pour cette journée car à peine levée le sale temps recommençait de plus belle.

On déjeune sous l’auvent c’est là que je déguste pour la première fois du pâté végétarien vraiment pas mauvais ça ressemble même à du pâté normal. (Finalement ça ne doit pas être si difficile de devenir végétarien).
On a mis du temps à se décider de ce qu’on allait faire ce jour là, on a d’abord replié les tentes tant bien que mal en essayant de ne pas mouiller les dessous de tentes. Puis on s’est dirigé vers la bergerie des propriétaires de la prairie. Qui nous ont fait bon accueil en nous faisant goûter trois types de fromage tout frais sortis… certains meilleurs que d’autres suivant les goûts de ceux qui les mangent.

Le clou du spectacle, c’est quand on nous a amené deux petits agneaux orphelins à qui il fallait donner le biberon. Amélie c’est directement senti l’âme d’une brebis et fut la première à donner le lait. Les deux petites bêtes tremblaient de froid et nous avons fini par les prendre contre nous pour leur donner un peu de chaleur … qu’ils nous rendaient bien d’ailleurs.
Tout celà pendant que Mugur palabrait de mille et une choses avec les bergers (comme à son habitude). Lorsqu’il a fallu se séparer des agneaux voyant notre « air triste » de brebis triste en voyant les petits retourner au froid, le berger a fait rentrer les deux agneaux dans sa maison. (Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour nous faire plaisir tout de même !!) Finalement on se résigne à rejoindre le campement le temps n’est pas vraiment meilleur.

On a terminé de ranger tout et repris les chevaux, seller sous la pluie battante, je trouve que les chevaux on toujours un air dépité sous la pluie, et on aimerait les laisser tranquille mais bon c’était aussi pour leur trouver un endroit plus agréable pour la prochaine nuit. Mugur espère bien leur trouver une grange car le froid semble persister.

Le trajet n’a heureusement pas été trop long mais assez pour que Sandra et Amélie soient trempées jusqu’aux os. Je dois dire que j’ai été assez contente de mes investissements en équipement de rando, ma veste n’a pas percé et mes chaussures me tenaient bien au chaud je n’ai pas eu à me plaindre à part les mains qui gelaient malgré les gants qui n’étaient pas adaptés à un temps très froid.

Nous sommes arrivés le soir pas trop tard dans une petite bourgade où vivent maximum deux ou trois familles. Mugur et Addi on beaucoup voyagé de maison en maison pour discuter et s’arranger pour la nuit. A un moment Mugur est partit avec Addi et un villageois à cheval (Addi sur Soimu et le villageois sur Doïna ce qui a du être une première pour lui car il n’avait certainement jamais du monter sur un cheval avec une selle). Tout ça pour aller voir une étable un peu plus loin.

Pendant ce temps, Amélie et moi devions encore tenir Voicu et Jelu qui semblaient désemparé par le départ soudain de leurs compagnons. Ils n’ont pas cessé d’essayer de les appeler en restant silencieux ensuite afin de percevoir l’appel des autres qui ne venaient pas. Nous n’arrivions pas à nous réchauffer nous étions en plein courant d’air. Sedi est venu apporter du foin pour calmer les chevaux, Sedi était déjà rentré dans une maison où il a pu se réchauffer un peu.

Finalement l’un des villageois a encore donné un peu de foin aux deux chevaux et nous a proposé de rentrer, nous étions partagés sur cette décision… Nous ne voulions pas laisser les chevaux avec le risque qu’ils cassent leurs rênes pour retrouver les autres mais le fermier nous a convaincu qu’il n’y avait pas de problème et c’est avec bonheur que nous sommes rentrés dans cette petite maison bien réchauffée.

Le centre d’attraction dans la maison c’était Sedi car ses chaussures l’avait lâché depuis un petit temps et il se promenait à pieds nus. Difficile de s’imaginer cela alors qu’il faisait un froid terrible dehors. On l’a vu sauter d’un pied sur l’autre de l’endroit ou se trouvait Mugur à la maison ou l’on se trouvait avec une drôle de démarche. Amélie l’a comparé à une démarche de chèvre ce qui a bien fait rire les enfants de la maison qui se son fait reprocher leur moquerie ensuite par leur père. Quand la femme de la maison est arrivée, elle n’a pas pu s’empêcher de donner des vieilles chaussures à Sedi.

Ils étaient six dans cette petite maison le grand-père, le père, la mère et les trois enfants tous avec de bonnes couleurs aux joues. Les enfants un peu timides avaient des sourires resplendissants. De là où on était, on voyait deux pièces celle où l’on était avec deux lits un fourneau et une étagère avec toute sorte d’objets insolites récoltés au fil des années, étagère typique de la tradition gitane ensuite il y avait aussi des icônes religieuses avec au-dessus des écharpes brodées qui montrait leur appartenance à l’église orthodoxe. Dans l’autre pièce on entendait la télévision.

Pendant ce temps Amélie s’est un peu assoupie, Une autre femme est arrivée avec ses deux enfants pour venir aux nouvelles, c’est la femme du propriétaire de l’étable.
Mugur est de retour Voicu et Jelu ont été rejoindre les autres dans l’étable, on repart vers la maison des propriétaires de l’étable, c’est difficile de sortir de ce petit nid douillet mais l’autre maison est tout aussi bien chauffée. Et un peu plus grande.

La femme nous prend nos vestes pour les faire sécher et nous installe dans une pièce où Mugur nous rejoint, nous ne savions toujours pas où nous allions dormir mais les gens de la maison avait justement aménagé une nouvelle chambre à côté de la pièce où se trouve le poêle et comme il n’y avait encore rien dans cette pièce ils nous ont proposé d’y dormir. Quel accueil ! Ces gens n’ont pas grand chose mais ont un grand cœur, ils ont tout fait pour que nous puissions bien dormir à l’abri du froid.

 Sedi a débarqué nos sacs du chariot pour les mettre dans la pièce, on en profite pour se changer et mettre des vêtements bien secs. Puis nous sommes revenus dans la pièce la plus chauffée de la maison. On a commencé à parler un peu avec les enfants qui semblaient hypnotisés par notre arrivée. Sandra a sut comment les amuser avec les cocottes en papier ce jeu tout simple qui comme elle en avait déjà fait l’expérience au Mali émerveille les enfants des campagnes.

 

L’ambiance est devenue de plus en plus détendue et Mugur a fini par nous préparer une tisane à la cannelle et au gingembre dont il nous avait déjà beaucoup parlé mais on attendait toujours de sentir son goût sur notre langue et dans notre gorge … un véritable délice que cette boisson (2 litres d’eau, 3 bâtons de cannelle écrasés, du sucre, + ou - 5 cuillères à café de poudre de gingembre un citron coupé en tranche … le tout bien mélanger et laisser encore 15 minutes après ébullition)

Les hommes buvaient de la suika, Michael aussi mais l’effet de la suika sur Michael l’a fait piqué du nez, se réveillant par intermittence pour terminer son verre de suika qu’on avait re remplit pendant son sommeil. Ensuite nous avons eu droit a un bon bouillon de soupe avec des pâtes alphabets pendant que Addi nous préparait une délicieuse goulasch Roumaine . Nous avons mangé tout ça autour d’une table dans la pièce qui serait notre chambre. Mugur et Amélie n’ont bien sûr pas goûté à ce plat délicieux … mais Addi n’aurais jamais préparé de goulasch sans le moindre petit morceau de viande et on le comprend bien. Amélie est allée se coucher mais on a encore réussi Sandra et moi à l’embêter avant qu’elle ne dorme. Mugur est sortit de sa sieste pour boire un peu de vin avec nous en parlant de tous ces principes de végétariens et des animaux.

Avant de se coucher nous avons expérimenté les toilettes roumaines, une cabane en bois construite au abord d’un petit fossé avec une planche de bois trouée, sympathique quoi… avec la fermeture à l’extérieur (bref quand c’est fermé de l’extérieur ça veux dire qu’il n’y a personne et quand c’est ouvert … c’est qu’il y a quelqu’un … original).

Lundi 24 mai 2004

Au réveil, le soleil passe au travers de la vitre, il semble faire bon dehors mais ce n’est qu’une idée il fait encore plus froid que la veille même si le soleil est là. D’ailleurs on peu apercevoir quelques flocons de neige.
Cela n’a pas empêché Amélie de se laver les cheveux à l’eau de source bien froide de la montagne, Sandra et moi on s’est contenté d’un wash wash normal. Nous avons déjeuné dans notre maison d’accueil puis pendant que les hommes s’occupaient de reprendre les chevaux et de les seller, de les amener près de la maison (Michael aussi) et de charger le chariot, nous sommes restées à trois bien au chaud comme des princesses et chaque fois que l’on mettait le nez dehors notre hôtesse se pressait de nous faire de rentrer.

Nous revoilà donc en selle alors que la neige commence à tomber de plus belle. On sentait que les chevaux était un peu plus vif et tout sec, ils avaient du passés une bonne nuit, ils avaient repris du poil de la bête comme on dit. La neige s’alternait avec le soleil et puis la grêle ni trop douce ni trop forte est venue frapper nos manteaux.

Au bout d’un moment en passant près d’un village Mugur nous a proposé de faire des courses pendant que le chariot continuait sa route, Michael est resté près du chariot pendant que nous descendions dans le village. Le soleil brillait, on descendait vers un village forestier ou la principale activité devait être la coupe du bois.

Voicu n’avait pas l’air d’apprécier ce chemin qui n’en finissait pas de descendre et de mettre des gros cailloux glissant sous ses sabots, bref Voicu prenait son temps. On est arrivé près d’une maison qui ne se différenciait pas beaucoup des autres, on a attaché les chevaux et nous sommes entrées après Mugur.



A l’arrière de la maison se trouvaient des étagères pleines de choses à manger et d’autres petites choses intéressantes pour les personnes vivant à la campagne et ne pouvant se permettre d’aller au super-marché tous les jours. Avec la marchande bien typée assez forte avec son fichu sur la tête, nous avons pris la dernière bouteille de vin, des tomates, de la ratatouille de poivrons qui ressemblait à celle de madame Nelu et Mugur a aussi acheté quelques chocolats au rhum qui lui rappelait son enfance.

Nous voilà repartis par un autre chemin un peu moins en pente, mais la neige recommençait à tomber si bien qu’on ne voyait vraiment pas très loin, et avec Voicu qui ne se décidait pas a aller plus vite, j’ai failli ne plus voir les autres, heureusement que les chemins sont souvent uniques avec peu de carrefour … une fois que la neige a eu fini de cacher le paysage nous nous sommes lancés dans un petit galop… mais Voicu fais le difficile à moins que ce soi moi qui le mène mal (ce qui est sûr c’est que mon réflexe de crier quand il veut s’emballer n’est pas le meilleur de mes réflexes).

En tout cas une fois qu’il est devant ou juste derrière Mugur, il fait tout pour être plus devant, dépasser les autres et les distancer. Alors qu’une fois que j’avais réussi à le mettre derrière, Môssieur Voicu fait son lampin et ne galope que quelques centaines de mètres pour revenir très vite au trot et manquer de perdre la trace des autres. Mais bon…

On déselle les chevaux et on les laisse dans la prairie improvisée par Mugur avec sa clôture électrique portable. On ne prend pas le temps de rester à l’intérieur, on préfère aller chercher du bois pour faire notre feu de cuisinela neige a déjà bien recouvert toute la région, le soleil finit par se remontrer juste avant de se coucher ce qui donne à l’endroit un air de pub Marlboro où on voit un ranch et des chevaux éclairés par la douce lumière du soleil couchant …Superbe.

Sandra est partie faire un petit repérage dans les environs et quand elle est revenue on a décide de faire ensemble des toasts apéritifs sur des bouts de pain avec ce fromage liquide qui s’accompagne si bien d’herbes de Provence ou seulement de basilic et ceci pendant que les autres préparaient les pâtes à la sauce tomate… sans viande bien entendu…

On prend l’apéritif autour du feu avec un petit verre de vin avant de rentrer pour manger les pâtes et on termine notre journée là dessus, heureux de pouvoir dormir sous un toit chaud pendant que les tentes sèche dans la grange et que les chevaux dorment dans l’étable.

Mardi 25 Mai 2004

Le temps semble vouloir se réchauffer un peu, le réveil n’est pas difficile avec l’eau très fraîche de la source et le soleil dans le dos… finalement Sandra et moi nous sommes décidées à mettre notre tête sous l’eau mais on a quand même rajouté un peu d’eau chaude, on est pas complètement folle non plus.

Mugur c’est un peu essayé sur Voicu pour voir s’il avait un problème ou si seulement il jouait un peu avec mes pieds … moi je dis que Voicu adore jouer avec mes pieds et me faire croire qu’il ne sait pas avancer plus vite …enfin il paraît qu’il a toujours fait ça même avec d’autres cavaliers donc je n’ai pas trop à m’en vouloir. Je crois qu’il n’y a que quand Doïna est derrière qu’il avance un peu plus vite… et encore.

On a seller les chevaux pour descendre dans la vallée chercher une poêle pour faire des crêpes… ça fait beaucoup de chemin pour juste une poêle. Enfin pour nous ça va puisqu’on est là pour faire du cheval mais quand on s’imagine que les gens du pays doivent parfois faire tout ce chemin pour faire leurs courses… on se dit que ça doit pas être facile tous les jours enfin il semblerait que les environs soient complètement désertés pendant l’hiver car la neige y monte parfois plus haut que les maisons.

Cette promenade est l’une de celle qui m’a le moins plus car on a vu très peu de chose sur le chemin en dehors des sapins à perte de vue sur des chemins pas spécialement chouette à parcourir. De plus nous avons du prendre exactement le même chemin pour le retour. Mais on a pu constater combien la différence de température entre notre logement et le village du bas était différente. Nous avons trouvé une poêle un peu petite mais comme il n’y avait que ça dans le magasin et qu’il n’y avait que ce magasin là… il a bien fallu s’en contenter.

On a cru que Sury allait rentrer dans le magasin d’ailleurs, puisque Mugur était partit chercher quelqu’un pour ouvrir le magasin avec Sury mais sans mors en bouche seulement le licol… Sury, toute contente de revenir auprès des autres chevaux, est arrivée au grand galop près du magasin on a cru qu’elle ne s’arrêterait pas à la porte du magasin …
Quand nous sommes revenus au camp nous avons laissé les chevaux libres d’aller où ils veulent normalement ils savent où est la nourriture et n’irons de toute façon pas bien loin…

Amélie et Sandra se sont lancées dans la réalisation de la pâte à crêpe. Sandra faisait une petite casserole de pâte sucrée pendant que Amélie en faisait une plus grande ni salée ni sucrée. Pendant que nos amis roumains nous préparaient de la soupe et la fameuse polenta (plat typique de l’Italie et de la Roumanie à base de Maïs).
Au moment où la polenta était déjà prête Amélie n’avait encore cuit que deux ou trois crêpes que nous avons pris comme apéritif avec toujours ce fromage avec les herbes de Provence dessus. Puis nous avons bu la soupe et dégusté la polenta. Ensuite nous avons décidé Sandra et moi de nous occuper des crêpes sucrées pour le dessert. Ce qui nous a permis de parler longuement, Addi s’est joint à nous et Sandra continuait de me parler d’elle et moi de moi, c’est le lendemain je crois que Mugur nous a dit qu’ Addi comprenait parfois ce que l’on disait en Français… on s’était justement dis ce soir là qu’heureusement Addi ne comprenait pas ce que l’on disait…
Mais je ne pense pas qu’il ait compris grand chose tout de même…

Lorsque nous avons terminé de faire les crêpes nous sommes rentrées et nous avons à peine eu le temps de voir les crêpes qu’elles étaient déjà englouties apparemment des crêpes arrosées de jus de citron avec du sucre, il n'y a rien de meilleur… mais bon comme je ne suis pas fan de citron…

Mercredi 26 mai 2004

Il fait superbe dehors le soleil brille et réchauffe… enfin on a l’impression d’être vraiment au printemps ! Amélie nous cuit ses crêpes qui constituent notre déjeuné… délicieux…on mange sur la terrasse près de la maison. Nous avions l’espoir la veille de pouvoir aller sur les crêtes s’il ne faisait pas trop froid et voilà que le temps est resplendissant. Oh Joie !

Addi a décidé de nous suivre dans les crêtes avec la jument de Sedi (Stella) mais il faudra beaucoup de temps à Addi et à Mugur pour décider Sedi à bien vouloir rester seul malgré « la présence des ours dans la région » Sedi n’est vraiment pas rassuré mais Mugur trouve les mots qu’il faut en lui promettant de ferrer sa jument et de lui montrer comment ferrer un cheval… la proposition est très tentante et Sedi nous laisse partir le laissant seul au camp.Addi montait Stella à cru et comme il n’avait plus monté à cru depuis 2 ans … il a eu mal pour plusieurs jours (à la fin du voyage il n’arrivait toujours pas a marcher sans danser d’un pied sur l’autre…)

 

Comparé à la promenade de la veille, c’était très différent, magnifique même, surtout une fois arrivés sur les grandes pleines qui couvrent les crêtes.

On a été jusqu’à un observatoire militaire au grand Galop puis nous nous sommes installé un peu à l’écart pour pique-niquer… Voicu semblait aussi plus enthousiaste que la veille il n’a jamais été longtemps derrière en tout cas.
Les paysages sont grandioses nous sommes rentrés au camp heureux d’avoir pu faire cette promenade mémorable.

Nous avons également eu de nouveau amis pour nous accompagner le long de notre route, un jeune étalon et sa mère qui nous avait déjà vu passer une fois et ne voulait plus nous lâcher, il est vrai que l’une de nos juments était en chaleur.

Bref, on a fait courir leur propriétaire dans tous les coins pour essayer de le dissuader de nous suivre finalement c’est au triple galop que nous sommes partis pour avoir la paix.

Au soir nous avons pu déguster une délicieuse purée (c’est Sedi qui a pellé les patates pendant que nous étions partis) avec du chou préparé par Mugur et de la viande préparée par Addi (bien sûr)

Mais c’est autour de quelques verre d’alcool que la soirée devenait plus intéressante. Sandra propose bien entendu un concours d’ à fond en sachant très bien que pour nous ce ne serait pas difficile vu le peu de vin qu’il restait dans la bouteille, le jeu était surtout de voir où Michael s’arrêterait avec la Suika en faisant des à fond avec Addi pendant que Mugur afonnait des verres de sa boisson miracle : Le Bitter (qui soigne de tout ou presque).

Michael devenait de plus en plus bavard et commençait vraiment à dire n’importe quoi … en passant par nous dire qu’on reviendrait l’année prochaine tout ensemble … humhum … pas certain de ça … dans ses rêves peut-être… il a failli lancer un streap-tease … enfin on en a déduit qu’on venait de participer là à la première cuite de sa vie… il s’est endormi sur sa chaise pendant que Mugur et Addi parfois accompagnés de Sedi nous chantait de belle chanson folklorique roumaine entrecoupée de chanson de chez nous venant de notre répertoire de chanson de veillées scoutes à Sandra et à moi.

On m’a déjà chanté un bon anniversaire en roumain et en anglais vu que minuit était passé. Puis Michael s’est réveillé pour mieux vomir… là on a essayé de le transporter dehors pour qu’il prenne un peu l’air, une fois rentré on lui a donné du bitter pour que tout se rétablisse ensuite on l’a aidé à se mettre dans son sac de couchage … Sandra et moi avons changé de pièce pour dormir étant donné que les relents d’odeur de vomi me répugne un peu pour dormir confortablement …

 

 

Jeudi 27 Mai 2004

Le réveil s’effectue sans problème même pour notre ami Michael, le seul qui a mal c’est Addi mais ce n’est pas à cause de la boisson … plutôt à cause de trajet à cru sur Stella. Il fait toujours beau et on commence à s’habituer à l’eau de source pour se laver. On prend le déjeuner dehors comme la veille. Au programme une journée assez cool. Pendant que Addi va chercher du vin au village avec un ami du coin, nous sommes partis à la recherche d’un terrain assez plat pour s’exercer à la monte à cru.
On a sellé les chevaux pour aller jusque là, mais je ne pensais pas devoir aller si loin pour trouver un terrain plat. On est passé par un chemin difficile où plein d’arbres avaient été abattus et où le sol était jonché de pierres.

Voicu ne devait pas apprécier beaucoup. À un moment il n’a pas voulu prendre le même chemin que les autres et s’est dirigé vers un raccourci … mais j’avais plutôt l’impression qu’il se dirigeait vers un marécage et avec les histoires que j’avais déjà entendues de quand Alin avait voulu passer par les marécages… je me suis dit qu’il n’y avait pas intérêt à ce que je m’y retrouve… mais rien à faire Voicu voulait passer par-là, les autres s’éloignaient déjà, impossible de lui faire faire demi-tour, je prends ma respiration et prie pour que le marécage n’en soit pas vraiment un et me voilà de l’autre côté en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire… Ah! ce cheval m’en fera voir de toutes les couleurs… mais je l’adore même s’il m’énerve parfois…il a son petit caractère bien trempé et je l’aime comme ça mon Voicu…

Une fois la pleine trouvée, on laisse les chevaux tranquilles sauf Doïna (la plus confortable à cru) qu’on déselle et le premier exercice est d’essayer de monter à cheval… ah! Quand Mugur le fait … ça a l’air si simple mais quand vient notre tour… ahah ben c’est pas vraiment facile… il n’y a que Amélie qui a réussit à monter dessus sans aide. Sandra et moi on a aussi essayé avec Voicu sans beaucoup plus de résultat.

Après Mugur nous a fait monter sur le cheval avec aide pour nous faire quelques exercices de mise en selle c’est Michael qui commence, on voit qu’il n’est pas trop rassuré. Quand vient mon tour, ça va je gère mais c’est vrai que parfois on se sent un peu déséquilibré et il faut du temps pour bien sentir le cheval en dessous de soi. Surtout au trot … mais le plus gai c’est de se coucher sur le dos du cheval et de fermer les yeux et de le sentir bouger…

Mugur nous a ensuite proposé de faire une longueur au galop puis au grand galop. Mugur sur Voicu et nous sur Doïna. J’ai préféré voir d’abord Amélie et Sandra le faire avant de me lancer moi aussi …Michael l’a fait aussi … le moment du Galop est formidable mais le problème vient plutôt quand on passe du galop au trot (ouille ça fait pas du bien)

Ensuite on a fait un galop à grande vitesse de la même façon mais Michael n’aura pas la possibilité de l’expérimenter vu que Doïna chauffait de plus en plus et allait finir par s’emballer et ne plus s’arrêter…

Après nous avons mangé un petit casse-croûte et nous nous sommes reposés en regardant les nuages dans le ciel, un rapace qui survolait les pleines un peu plus loin et Amélie qui s’endormait. Puis j’ai vu Voicu couché pas loin de nous, j’en ai profité pour m’approcher de lui avec mon appareil pour le prendre en photo en gros plan sous toutes les coutures…

il n’a pas bronché puis il s’est totalement étalé, je l’ai caressé. J’ai adoré ce moment paisible auprès de mon cheval qui ne semblait pas dérangé et qui semblait apprécier mes gratouilles… ensuite vint le temps de partir et de seller les chevaux…

Voicu était toujours couché et Mugur m’a dit d’en profiter pour me mettre dessus et sentir cette sensation bizarre du cheval qui se lève en dessous de nous. Voicu n’était vraiment pas d’humeur à se lever et Mugur est intervenu pour le motiver un peu plus… une sensation garantie en effet !

Le temps est resté beau jusqu’au moment ou nous n’étions plus qu’à 200 mètres voir un peu plus du camp. Addi n’était pas encore rentré mais Sedi avait déjà préparé la table décorée pour mon anniversaire avec de jolies petites fleurs des champs.

Ce soir au menu ce sont des lentilles. Addi est revenu mais il se plaignait de plus en plus d’une blessure qu’il s’était faite au doigt avant de partir, je lui ai donné un anti-douleur et il avait l’air d’aller mieux.

Sandra nous a fait une tisane à la mode de Mugur mais elle s’est un peu laissée emporté sur la dose de gingembre… Finalement Addi n’avait pas su prendre de vin car le seul disponible était un peu cher mais Mugur est reparti pour quand même l’acheter. Mais ce n’est pas seulement du vin qu’Addi avait été cherché mais aussi une surprise pour moi, un cake roulé à la crème au beurre pour fêter correctement mon anniversaire avec aussi un petit bouquet de fleurs bleues qu’il avait cueilli pour moi, j’étais flattée !… on est encore resté longtemps à parler autour d’un verre de vin à chanter … Mugur a vraiment une très belle voix, il y a deux chansons roumaines qui me plaisent beaucoup… une dont je n’arrive pas trop a me souvenir et une autre qui parle d’une légende à la Robin de Bois (Haiduc) la soirée se termine … c’était une très belle journée d’anniversaire !!

Vendredi 28 Mai 2004

C’était notre dernière nuit dans cet endroit, on range tous mais il y a un petit problème… on ne trouve plus les chevaux… il n’y a plus que des vaches dans les environs. On ne se fait pas trop de bile en espérant quand même que les chevaux ne sont pas rentrés tout seul à Cluj.

On déjeune, les bagages sont près à être embarqué. Addi, Sedi et Mugur sont parti plus loin inspecter les lieux… au loin je vois un groupe de chevaux mais ce ne sont pas les nôtre. Finalement Mugur revient sans chevaux, là je lui propose mes jumelles au cas ou, mais peu après on entend les grands cris de Sedi qui à cru sur sa jument nous ramène nos évadés… suivit de près par le troupeau de chevaux que j’avais vu plus tôt en haut de la colline. Dans ce troupeau il y avait un petit poulain tout mignon, je n’ai pas résisté à l’envie de prendre sa photo. Il y avait également un cheval très massif qui avait du bien prendre son temps dans un vrai bain de boue...on voit le résultat.

Dans ce troupeau il y avait un petit poulain tout mignon, je n’ai pas résisté à l’envie de prendre sa photo.

Nous revoilà donc en route et j’essayait un nouveau moyen pour faire avancer Voicu, les bruits de bouche constant dés qu’il ralentit … ça marche presque mais c’est pas encore au point. Les jambes sont toujours nécessaires …

On sent qu’on descend, il fait de plus en plus chaud, on s’arrête pour dîner le long de l’eau puis on continue, on dépasse un village, les routes sont de plus en plus carrossable et on en profite pour faire beaucoup de trot et un peu de galop.

On s’arrête de nouveau pour demander si l’on peut camper dans les environs et finalement près d’une petite rivière qui en rejoint une plus grosse nous trouvons le terrain idéal pour camper.

On monte les tentes puis on se repose un peu il est encore assez tôt et on fini par jouer au jeu de carte que Amélie a pris avec elle et comme le jeu est assez facile à expliquer, on parvient à faire jouer Sedi avec nous pendant que Addi et Mugur sont repartis chercher du vin et d’autre petite chose pour le souper. Mais avant de partir, ils ont dit à Sedi de préparer le feu mais comme on voyait qu’il s’amusait tellement bien en jouant avec nous, on a préféré faire nous même le feu une fois que plusieurs d’entre nous avait fini le jeu.

Au menu du jour du riz avec des légumes mais surtout la viande de poulet préparé par Addi … un vrai chef pour ce qui est de la préparation des plats de viandes. Amélie c’est fais taper sur les doigts pour avoir sortit le riz du feu et surtout pour avoir osé mélanger le riz qui cramait au fond de la casserole … ah oui mais quand on est un bon cuistot et qu’on ne veut pas que sa cuisine rate, il faut rester près du feu Mugur ! Enfin pour finir Amélie a fait grève puisque tout ce qu’elle pouvait faire … c’était pas bon.

Mugur nous a encore fait une salade de chou… le repas était délicieux surtout la sauce d’Addi j’ai nettoyé mon assiette de fond en comble ! on l’aurait cru propre… on termine encore la soirée autour d’un verre de vin, Amélie dors déjà quand je vais rejoindre ma tente. Sandra, Michael et Mugur sont toujours près du feu quand une forte pluie les surprends et m’arrache à mon demi-sommeil.

Samedi 29 Mai 2004

La pluie n’a pas duré longtemps et le lendemain le soleil brillait à nouveau de tout son feu. On a même su sécher les tentes avant de partir. Mugur nous préparait nos sandwichs quand je me suis levée.

Voicu s’est complètement couvert de poussière en se roulant près de la rivière. Et je m’y suis pris un peu à l’avance pour le brosser correctement on aurait dis qu’il s’était mis des paillettes dans les poils mais ce devait être du sable. Nous sommes partis assez tôt mais nous avons perdu un peu de temps après le départ lorsqu’on a vérifié les fers des chevaux. Soimu avait carrément fendu son fer.

Plus tard on retrouvait la forêt de sapin brûlé toute rousse que nous avions vu les premiers jours, les arbres feuillus étaient de plus en plus présent et on sentait qu’on se rapprochait de notre point d’arrivée, quand soudain au loin, on entend une voix surexcitée qui nous appelle… on aperçoit alors la bâche bleue du chariot, c’est Sedi, Addi et Stella.

Sedi cours jusqu’à nous, c’est vraiment la providence qui nous a fait nous rencontrer, on l’aurait voulu, on aurait pas su le faire… Nous retrouvons le chemin qui longe les prairies de Mugur. A notre arrivé Doïna est chaudement accueillie par son fils et par les autres chevaux, Mugur lui se fait accueillir par les aboiements ravis de Fronsy et Assir. On déselle définitivement nos chevaux… ça sent bien la fin maintenant.

Dimanche 30 Mai 2004 C'est la fin

C’est le grelot des chiens de Mugur qui me réveille, il n’a pas plu, il fait beau les chevaux se rapproche des tentes Voicu vient mettre son nez près de ma tente on pourrait croire qu’il veut me dire au revoir. Puis je les vois, Voicu fouettant de sa queue la tête de Soimu et Soimu fouettant celle de Voicu et moi qui pensais qu’ils ne s’aimaient pas beaucoup… les voilà entrain de se chasser mutuellement les mouches.

On se lève c’est notre dernier matin en Roumanie madame Nela nous a préparé le déjeuner, on dit encore au revoir à nos compagnons de route. Voicu, Soimu, Jelu, Sury, Doïna mais aussi Addi bien sûr… on salue madame Nela et monsieur Nelu et les deux chiens de Mugur. Puis nous voilà parti en compagnie de Mugur on passe chez Alin pour lui dire au revoir et recevoir notre « diplôme » ensuite ils nous ont tous les deux accompagnés pour faire quelques emplettes au Métro de Cluj (sorte de Makro). J’en ai profité pour acheter une bouteille de vin pour la bibliothèque et quelques-uns de ses fromages crèmeux qui m’on tant plût.

En sortant du Métro on a certaine difficulté à mettre fin aux discussions, quand Alin et Amélie on fini de discuter, c’est Mugur qui n’a pas fini de nous parler et inversement. Au bout d’une demi-heure peut-être plus on fini quand même par se dire au revoir et nous voilà partis vers la Belgique.

C’est Amélie qui conduit presque jusqu’à la frontière, on s’arrête dans la nature pour manger nos provisions, là c’est Sandra qui reprend le volant, on passe la frontière sans trop attendre puis sur les routes de Hongrie, la pluie battante et le soleil sont au rendez-vous. On s’arrête en Autriche pour s’acheter des sandwichs et c’est là que je remarque qu’il est bien temps que je me remette à l’allemand…

C’est Michael qui nous conduit sur les routes autrichiennes mais il se trompe et m’agrandit ce pincement au cœur en s’approchant encore plus près de Linz. J’ai vu les pancartes « Wienerstrasse » « Linz Urfahr » ah c’était dur de passer à côté comme ça sans pouvoir s’arrêter !
Sandra a repris le volant à nouveau, jusqu’à Wurtsburg pour me le passer ensuite mais je n’ai pas su faire un long chemin car je sentais que si je continuais j’allais m’endormir, je me suis donc arrêter à la première bande de repos que j’ai trouvé j’ai pris un café et une couque au chocolat avec Amélie et Michael puis j’ai laissé Amélie reprendre le volant nous étions encore à 130 kilomètres de Köln.
Amélie a conduit tout le reste du voyage. Nous sommes arrivés très tôt en Belgique. Chez Amélie la maison est déserte il n’y a que Alice (le chat) pour nous accueillir, même Yellow (la chienne) n’est pas là.

Sandra et Michael sont obligés de rester sur place vu qu’on ne trouve pas les clés de Michael, et qu’il semblerait que les plaques de la voiture de Sandra aient été empruntées par le mari d’Amélie. Nicolas est le premier à montrer le bout de son nez. Il a droit à des éléments en vrac de tout notre voyage. Voilà il est temps de se quitter et de retrouver nos habitudes et puis surtout son bain chaud.